Leur titre « Pupuhi » donne le ton de l'album « Rising Lagoon », une plongée dans un univers musical métissé, enraciné en Polynésie. Un rock soft qui se laisse porter par des ambiances variées, flirtant parfois avec le reggae, le manouche ou des sonorités hispanisantes.
Maël Songes & Raimana, une formation née en août 2024, se distingue par son caractère résolument atypique. Composée de trois membres, chacun séparé par 20 ans de différence, cette création récente allie générations et talents pour donner vie à des chansons uniques.
D’où venez-vous et qu’est-ce qui vous a réuni ?
Chacun dans sa tranche d’âge poursuit un chemin musical par passion sur l’île de Tahiti. Le hasard et la curiosité m’ont poussé à ouvrir la porte du studio de Jean-Luc. Ce dernier a donné une bonne impulsion pour permettre l’existence de nos enregistrements en me présentant Raimana à son studio. Aussi fou que cela puisse paraître, nous nous sommes donc directement rencontrés pour réaliser un album en studio, sans aucune histoire préalable. Il y avait donc 100 % de chances que nous essayions un peu et que cela ne fonctionne pas.
Mais c’est tout l’inverse qui s’est produit. Chacun, avec 20 ans d’écart, apporte dans la musique une complémentarité qui permet de créer des morceaux avec originalité et maturité.
En ce qui concerne votre oeuvre, comment s’est passé la phase de création, pourquoi avoir écrit cette chanson ?
À la base de l’univers porté par les textes, il y a moi, « Mael Songes », une personne décrite par les autres comme un peu décalée, vivant plusieurs vies et ne rentrant dans aucun moule sociétal. J’ai été militaire, pompier, skipper, tourdumondiste en voilier, commercial chez Total, mécanicien automobile, installateur solaire, constructeur de maisons, écrivain, et je tiens actuellement la pension Fare Noanoa. De fait, ma plume est marquée par cette diversité de vies. J’écris comme je respire, sans savoir d’où me vient cette capacité. L’effort consiste simplement à cueillir une chanson qui existe déjà dans l’air. Pourquoi le faire ? Et pourquoi pas ? Écrire une chanson, c’est comme avoir faim, c’est naturel.
Il est rare que je décide d’un sujet. Une chanson m’arrive comme un rêve éveillé. Cependant, dans l’album “Rising Lagoon”, le thème de l’eau revient de différentes manières, notamment dans le morceau “Pupuhi”. La Polynésie m’habite, elle m’inspire, et elle peut donner naissance à des chansons. À Coke Live Studio, j’ai chanté “Porinetia” en solo, une autre chanson inspirée par la Polynésie.
Par chance, Jean-Luc Casula (l’ingénieur du son) partage cette passion, mais pour la prise de son, le réglage et l’arrangement. De la même manière, le jeune batteur Raimana a cette même fibre musicale, mais avec la batterie.
Que souhaiteriez-vous que les gens fassent ou ressentent en écoutant votre musique ?
J’écris des textes qui ont du sens, à l’inverse de certains styles comme l’électro ou le black métal, où le son prend souvent le pas sur les paroles. Dans la formation « MaelSonges & Raimana », la musique occupe une place importante, mais ce que nous cherchons avant tout, c’est à communiquer notre humanité. Celle qui résonne en chacun de nous, à travers nos joies, nos peines, et à jouer avec ces émotions.
Par exemple, nous aimons créer des contrastes : une musique légèrement dansante, avec un rythme entraînant, combinée à un texte plutôt sombre. Ce contraste, c’est notre façon de montrer que l’on peut se jouer de nos failles, de nos constats pessimistes, ou simplement s’amuser de tout.
Écrire une chanson, c’est trouver une issue à une sensation, qu’elle soit heureuse ou triste. Et quand cette chanson est chantée, celui ou celle qui l’écoute peut y trouver un écho à ses propres émotions. Tous les êtres humains, après tout, vivent des sensations semblables, mais tous ne trouvent pas les mots ou la musique pour exprimer ce qu’ils ressentent. Voilà ce que nous cherchons à partager : des mots et des mélodies pour accompagner les émotions de chacun.
Pendant les répétitions, qui est celui ou celle qui insuffle l’énergie au groupe, et qui est celui ou celle qui apaise les tensions ?
J’adore cette question, car la réponse est troublante et, en tant que leader du groupe, j’espère que cela évoluera avec le temps. Nous nous sommes rencontrés en studio et avons commencé directement à enregistrer à un niveau professionnel, sans aucune répétition. Oui, vous avez bien lu ! Ce n’est pas habituel et, en théorie, ce n’est pas ainsi que cela devrait se passer. Mais c’est pourtant ainsi que l’alchimie entre nos trois personnalités a débuté, donnant naissance à de belles chansons dès le départ.
Après seulement un mois de studio, nous avons donné notre premier concert avec une unique répétition d’une heure… qui n’en était pas vraiment une. En réalité, rien n’avait été répété. Nous avons joué le set comme une démonstration, et Raimana s’y est adapté sans entraînement ni écoute préalable. Nous sommes montés sur scène ainsi, et cela a fonctionné.
Pour notre deuxième concert, nous avions prévu deux répétitions, mais j’ai été malade aux dates programmées. Résultat : nous sommes allés jouer sans aucune répétition. Cela s’est senti, notamment sur les fins de chanson, où nous ne savions pas toujours comment conclure précisément. Mais, en dehors de ces moments, nous jouons intuitivement ensemble, comme si nous l’avions toujours fait.
Un artiste qui lirait cela pourrait penser que nous manquons de professionnalisme, n’est-ce pas ? Pourtant, la vie m’enseigne tout le contraire ! Pendant des années, j’ai répété dans d’autres projets sans jamais aller en studio professionnel, faute de moyens financiers ou d’un niveau de jeu suffisant. Pour ma part, je dois dire que cette expérience relève davantage de la magie que du travail acharné.
Cela dit, il faudra bien que nous répétions sous peu ! Nous sommes déjà presque à la fin de l’enregistrement de notre premier EP de 5 titres, et il est temps de structurer davantage notre musique.
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